La Gestalt-analyse est liée à trois personnages :
Frederick (Fritz) Perls, médecin psychiatre, psychanalyste, formé à la psychiatrie aux côtés de K. Goldstein et à la psychanalyse par Fenichel, H. Deutch et W. Reich entre autres.
Laura Perls, son épouse, docteur en Gestalt-psychologie. Exilé en Afrique du sud, le couple s’implante après la guerre à New York et y rencontre Paul Goodman, universitaire, auteur de romans, de pièces de théâtre, d’essais sur la philosophie, la société, l’éducation, la littérature. C’est un « homme de lettres ».
Leur rencontre se concrétise par l’élaboration, avec Ralph Hefferline, de l’ouvrage fondateur « Gestalt Therapy, Excitement and Growth in the Human Personnality » », publié en 1951, et qui constitue la base essentielle de la méthode. Perls y apporte son expérience clinique, sa culture, ses intuitions créatrices et Goodman sa solide culture philosophique, phénoménologique, sociologique et psychanalytique. Perls quitte le groupe initial et s’installe au Centre de Développement du Potentiel Humain d’Esalen en Californie. Le groupe initial, rejoint par d’autres personnalités, poursuit l’élaboration et la transmission de la théorie centrée sur l’interaction de l’organisme et de son environnement. Ils développent l’idée que c’est l’attention portée à ce qui se déploie dans la rencontre entre le patient et le praticien, au « comment » ce qui est dit se dit, ce qui est agi s’agit, qui est la source du changement.
Ci-dessus et à gauche : P. Goodman, cofondateur de la Gestalt-analyse.
Depuis plus de cinquante ans, ce courant en plein essor dans le monde entier est le creuset de nombreux travaux de recherche et de développement. La Gestalt-analyse considère que toute fonction humaine est appréhendée comme contact avec son environnement. La méthode se centre sur l’analyse – d’instant en instant – du « Contacter » et sur la construction de sens pour contribuer à élargir la conscience que le patient a de son vécu . La psychopathologie spécifique qui en découle va donc s’intéresser aux altérations du contact, aux pertes de l’ajustement créateur, aux rétrécissements du champ de conscience.